Jean-Michel Béchard - Enseigner le français aux immigrants et aux immigrantes
Jean-Michel Béchard pratique une profession passionnante; il enseigne le français aux personnes immigrantes. Tous les jours, du lundi au vendredi, il se rend dans différentes entreprises pour rencontrer des travailleurs et des travailleuses et leur apprendre à parler français.
Un travail qu’il accomplit avec fierté et enthousiasme depuis deux ans. « Dans tous les projets de francisation pour lesquels on m’a confié la responsabilité jusqu’à ce jour, je me rends compte que le professeur joue un rôle primordial qui ne se résume pas seulement à enseigner les règles de grammaire. Le professeur doit d’abord aimer la langue française et aimer les gens.
J’adore côtoyer ces personnes qui viennent d’ailleurs, c’est comme si j’étais chaque jour à la découverte de l’autre bout du monde. Les nombreuses années vécues en Europe m’amènent à mieux comprendre ce que peut ressentir une personne qui ne peut exprimer ses besoins parce qu’elle ne parle pas la langue du pays où elle habite.
Les personnes à qui j’enseigne consentent des sacrifices et des compromis. Les cours demandent beaucoup de temps et ce temps s’ajoute, dans bien des cas, à de longues et dures heures de travail. »
Bravo à ces hommes et à ces femmes enseignants de la langue française et à tous ces hommes et femmes venus d’ailleurs qui choisissent d’apprendre le français.
Des hommes, des femmes et des langues. Voilà ce que l’on pourrait dire si l’on devait décrire Vêtements Peerless en quelques mots. Ils et elles sont près d’un millier, venant d’un peu partout à travers le monde, répartis sur deux quarts de travail, à confectionner des complets, vestons sport ou pantalons haut de gamme pour hommes et garçons dont la plus grande partie de la production est destinée au marché américain.
Pour Mario Ayala, directeur de la division des vêtements chez Peerless et membre de la section locale 106 du syndicat des Teamsters, « c’est vraiment au tournant des années 2000 que nous avons vraiment pris conscience de l’importance d’une langue commune dans notre milieu de travail. Par exemple, en 1988, les dix-sept membres de notre bureau syndical n’arrivaient pas à communiquer avec la présidente et encore moins entre eux. Comme nous avons toujours eu à cœur de travailler au mieux-être de nos membres, il fallait se donner des moyens pour établir la communication. Nous avons alors organisé une première classe de français à l’intention des membres de notre bureau syndical et par la suite nous avons rendu notre projet accessible à tous les membres de notre section locale. Aujourd’hui, grâce au soutien financier du ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles (MICC), les classes de français ne sont pas seulement efficaces, elles plaisent à tout le monde. Deux fois par semaine, pour une période de deux heures, une quarantaine de personnes ont rendez-vous avec des professeurs de l’organisation Formation de base pour la main-d’œuvre.
Travailler à la francisation de nos membres, c’est un peu faire notre part pour les accompagner dans leur courageux parcours vers l’intégration » de conclure Mario Ayala.
Consulter le site www.languedutravail.com >>
« J’enseigne le français afin de participer à la démarche d’intégration des nouveaux arrivants. Mon cours porte sur la langue française, mais aussi sur la vie québécoise au quotidien et sur notre culture. Du même coup, j’en apprends beaucoup sur les autres cultures, c’est très enrichissant. »
- François Giguère, enseignant
« Ma profession, c’est ma passion. J’adore enseigner le français et participer au succès de mes étudiants. Je suis très fière d’eux. »
- Luba Zhyrova, enseignante
« J’apprends le français pour mon quotidien, pour ma vie, mon travail, mes enfants. »
- Fidel Perez
« J’apprends le français pour mieux communiquer avec mes collègues et pour mieux fonctionner dans mon milieu de travail. »
- Dora Lizette Mora
« L’apprentissage de la langue française est très important pour moi, pour mon intégration, mes études et mon travail. »
- Julian Soto
« J’apprends le français pour mon travail et pour ma vie au quotidien. »
- Wilman Ruiz
« Pour moi, c’était évident qu’en immigrant au Québec je devais apprendre le français. Je le fais pour moi, pour ma culture et pour mon intégration. À la maison, je parle fréquemment français avec les enfants. »
- Ilirjan Troka
« Apprendre le français me donne la confiance dont j’ai besoin pour m’exprimer dans mon milieu de travail et dans mon quotidien. Je suis très contente d’avoir la chance d’assister à ces cours. »
- Blanca Gomez
« Pour moi, l’apprentissage du français c’est un premier pas vers mon intégration à la société québécoise. La langue, c’est le moyen de connaître le pays, la culture, l’histoire et les gens. »
- Gabriela Quinto
« C’est très important pour moi d’apprendre le français. Aujourd’hui, je peux communiquer avec mes collègues de travail sans difficulté. »
- Margaritta Sandoval
« J’habite au Québec depuis plus de 30 ans. Je n’ai jamais eu la chance de bien apprendre le français. Assister à ces cours me donne enfin cette opportunité. »
- Ruben Contrera
« Si je veux vivre et travailler au Québec, c’est mon devoir d’apprendre le français. »
- Marina DelAguila
« Maintenant que j’ai appris le français, je suis en mesure d’aider mes enfants à faire leurs devoirs et de participer pleinement à ma nouvelle vie au Québec. »
- Irma Rendon Sanchez
« J’apprends le français pour mieux m’intégrer à la société québécoise, pour ma famille, pour mes enfants et pour moi. »
- Miguel Lopez R.
« J’apprends le français pour réaliser mes rêves; poursuivre mes études et trouver un emploi qui correspond à mes compétences. La connaissance du français me donne confiance et permet de m’exprimer sans dépendre de personne. Je suis maintenant en mesure de participer aux discussions et de communiquer avec les gens qui m’entourent. »
- Nacira Drif Apprendre le français dans son milieu de travail
Location de linge Olympique ltée est une entreprise qui offre des services de buanderie, d’entretien et de location de nappes, serviettes, draps et autres linges utilisés dans les hôtels, restaurants et salles de réception. Une quarantaine de personnes, principalement des femmes immigrantes allophones, y travaillent à titre de trieuses, plieuses ou couturières.
Dans ce milieu de travail, où il n’y a pas de langue commune, l’apprentissage du français s’impose et c’est le syndicat, l’Union des employés et employées de service, section locale 800, qui en a pris l’initiative.
Depuis quelques semaines, deux groupes d’une dizaine de personnes consacrent quatre heures par semaine, après leur journée de travail, à l’apprentissage du français. L’enseignement a été confié à l’organisme Formation de base pour le développement de la main-d’œuvre (FBDM).
Nous avons recueilli quelques témoignages de travailleuses qui participent au cours de français.
« Lors de mon arrivée de la Grèce, en 1972, j’avais 13 ans et mon plus grand désir était d’aller à l’école. Mais je n’ai pas eu d’autre choix que celui d’intégrer rapidement le marché du travail. Comme j’ai toujours été à l’emploi d’entreprises dont les propriétaires étaient grecs, je n’ai jamais eu besoin d’apprendre le français. Aujourd’hui, je me rends compte que la connaissance du français est incontournable si je veux vraiment participer à la vie québécoise et aussi y prendre ma place. »
-Dina Striglogiannis
Arrivée de Turquie il y a trois ans, Kubra avait l’espoir de pouvoir exercer son métier d’éducatrice en garderie. « Parce que j’ai été obligé de travailler en arrivant et que je ne parlais pas français, je me suis retrouvée ici comme trieuse. Tout compte fait, c’est une chance qui m’est donnée d’apprendre le français sur les lieux de travail. Ainsi, je pourrai poursuivre mes études et exercer à nouveau mon métier. »
-Kubra Akyol
« Je travaille ici depuis 2008 comme trieuse. J’ai un grand besoin d’apprendre le français parce que je veux être en mesure, par exemple, d’expliquer au médecin ce qui ne va pas sans avoir à faire appel à mes enfants ou à une autre personne. J’ai aussi bien hâte de pouvoir lire le journal pour être mieux informée de ce qui se passe au Québec. »
-Serife Kabasakaloglu FTQ - Bulletin travailler - Février 2012
JOCELYNE JOSEPH - La voie d'une militante
Jocelyne Joseph travaille au Quality Hotel de Dorval depuis bientôt 19 ans. Elle y a débuté comme préposée aux chambres et, aujourd’hui, elle représente, à titre de présidente de la section locale 2727 de l’Union des employés et employées de service, section locale 800, les quelque 80 travailleuses et travailleurs syndiqués. En tout et pour tout, l’hôtel embauche de 100 à 120 personnes qui exercent divers métiers : préposés aux chambres, préposés à la buanderie, serveurs, cuisiniers, réceptionnistes et bien d’autres. Quand Jocelyne Joseph aborde la question de la francisation de son milieu de travail...